Questions et réponses sur la Divine Volonté
3 mars 2012 | Posté par divinevolonte sous Q/R Divine Volonté |
Questions et réponses
sur le Troisième Fiat de Dieu
(… sur la Divine Volonté)
Auteur : Père Thomas M. Fahy
Traduit par Guy Harvey et son équipe
Version intégrale disponible en boutique ou chez Guy Harvey
1. Q. Que signifie le mot Fiat?
R. Le mot Fiat, qui est un mot latin, signifie : Que cela soit fait. Il correspond à un ordre ou à un décret relatif à la réalisation d’un projet. Il peut aussi vouloir dire oui à une demande, avec la ferme intention de satisfaire à cette demande.
3. Q. En quoi consiste le premier Fiat de Dieu?
R. Le premier Fiat de Dieu est celui qui a résulté en la Création de l’univers et de tout ce qui existe en dehors de Dieu lui-même. Dans cette brochure, nous nous intéressons plus particulièrement à la création de l’humanité et à ce que Dieu a réalisé par amour pour l’homme.
5. Q. En quoi consiste le troisième Fiat de Dieu?
R. Le troisième Fiat de Dieu consiste en l’accomplissement de l’éternel décret de Dieu pour la sanctification de l’homme par la sainteté divine elle-même, dans la mesure où c’est possible pour une créature, en gratifiant l’homme de la plénitude de la vie même de la Sainte Trinité et de la Divine Volonté, fontaines éternelles de grâces et de bénédictions. Ce don de Dieu rend l’homme capable d’accomplir sur la terre la Volonté de Dieu comme elle est réalisée au Ciel. -Jésus a prié à cette intention dans la prière au Père qu’il nous a laissée, prière que toute la chrétienté répète : Que ton règne vienne. Le troisième Fiat unifie et couronne le premier Fiat et le deuxième, les amenant à leur parachèvement.
7. Q. Est-ce que quelqu’un a déjà accompli la Volonté de Dieu sur la terre comme au Ciel?
R. Oui. Au commencement, Adam et Ève ont accompli la Volonté de Dieu comme au Ciel, avant de choisir de suivre leur propre volonté au moment de l’épreuve. Depuis, à l’exception de -Jésus et de Marie, personne n’a réalisé la Volonté de Dieu sur la terre comme au Ciel et ceci, jusqu’au jour où le troisième Fiat de Dieu a commencé à s’accomplir dans l’âme de Luisa Piccarreta de Corato, Italie, en l’année 1889.
10. Q. Luisa Piccarreta a-t-elle été la première à recevoir le don de la Divine Volonté?
R. Oui. À l’exception, bien entendu, d’Adam et d’Ève au commencement, puis de -Jésus et de Marie, Luisa Piccarreta a été la première à recevoir le don de la Divine Volonté. Ceci apparaît clairement à l’examen de sa vie et de ses écrits. -Jésus l’a appelée la messagère de la Divine Volonté, la petite fille de la Divine Volonté et de bien d’autres manières, lui expliquant comment elle était la première à vivre l’accomplissement de la prière du -Seigneur : le Notre Père.
11. Q. Y a-t-il eu d’autres pionniers de cette ère du troisième Fiat?
R. Oui. Après Luisa Piccarreta, qui a été la grande première, sont venus d’autres pionniers. L’un d’eux fut le bienheureux Annibale Di Francia d’Italie. Il y a eu également Mère Conception Cabrera du Mexique, la bienheureuse Dina Bélanger du Canada et l’archevêque Luis Maria Martinez du Mexique. Ils sont entrés dans un nouveau genre de sainteté qui ressemble, sous certains aspects, à celui de Luisa. Aujourd’hui, à divers endroits sur la terre, se trouvent des âmes qui commencent à vivre dans la Divine Volonté.
12. Q. Le monde semble aujourd’hui plus que jamais noyé dans la noirceur du péché. Comment pouvons-nous parler du troisième Fiat déjà commencé?
R. Le second Fiat de Dieu, la Rédemption, a commencé dans une période de grande noirceur spirituelle. On peut dire que ses débuts ont été marqués par la conception de la Vierge Marie qui, quelques années plus tard, unissant son Fiat à l’éternel Fiat, concevra le Verbe divin dans son sein très pur et donnera naissance à notre Sauveur -Jésus. Peu de personnes ont su que ce second Fiat, la Rédemption, avait commencé à se réaliser avant que -Jésus ne débute sa vie publique, à l’âge de trente ans. La même situation apparaît au commencement de la réalisation du troisième Fiat, dont l’aube actuelle sera suivie de la clarté de son plein jour.
13. Q. Dans la prière du -Seigneur, que signifient les mots : Que ton règne vienne ?
R. Les mots Que ton règne vienne enseignés par -Jésus signifient qu’il n’a pas inauguré le règne de la Divine Volonté à ce moment-là ; autrement, il aurait dit quelque chose comme : « Mon Père, ton règne que je suis venu établir sur la terre, qu’il soit confirmé : que ta Volonté gouverne et règne maintenant ». Il a plutôt dit : « Que ton règne vienne », ce qui veut dire que ce règne doit venir dans le futur et que les créatures doivent l’attendre avec la même certitude qu’avaient les Hébreux quand ils attendaient la venue du Rédempteur.
16. Q. Que signifient les mots : Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ?
R. Ces mots expriment la demande de trois sortes de pain :
1. Le pain de la Divine Volonté. Il est nécessaire par-dessus tout puisque, à chaque instant, la créature a besoin de recevoir en elle la vie divine.
2. Le pain de l’Eucharistie. Mais quels fruits ce pain peut-il offrir à l’homme s’il n’est pas d’abord nourri par la Divine Volonté? Si les créatures se nourrissent de la boue de la volonté humaine, -Jésus n’est pas en mesure de fournir les effets bénéfiques du divin Sacrement ou de la sainteté. Et s’il leur donne quelque chose, c’est en petites portions, -selon leurs dispositions. L’Eucharistie et les autres sacrements que -Jésus a laissés à son Église fourniront la plénitude des fruits qu’ils comportent et communiqueront la véritable sainteté seulement quand la Divine Volonté trouvera son accomplissement sur la terre comme au Ciel.
3. Enfin, le pain matériel nécessaire à notre subsistance corporelle.
17. Q. Que signifient les mots : Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ?
R. Cette demande sera complètement exaucée dès que l’homme se nourrira de la Divine Volonté comme -Jésus l’a fait dans son Humanité. Ainsi, la charité de l’homme sera parfaite et son pardon sera comme celui de -Jésus sur la Croix, c’est-à-dire qu’il aura la marque de l’héroïsme. Ses vertus, venant directement de la Volonté suprême, seront comme des courants surgissant de cette Volonté comme d’un immense océan.
19. Q. Qu’est-ce que l’âme humaine? la nature humaine?
R. L’âme humaine est la substance spirituelle de la nature humaine. La nature humaine est composée d’un corps (visible et physique) et d’une âme vivante et active (invisible et spirituelle) animant le corps. L’âme humaine est immortelle, ce qui veut dire qu’elle vivra à jamais, soit au Ciel, soit en enfer, après la vie sur la terre. Cependant, un grand nombre de ceux qui sont destinés au Ciel passeront auparavant par le purgatoire. L’âme humaine, image de la Sainte Trinité, possède trois facultés principales : sa volonté, son intellect et sa mémoire.
Possédant toute la science et tout l’art de créer, Dieu a voulu que l’homme soit non seulement muni d’un corps et d’une âme, mais aussi imparti de sa Divine Volonté, laquelle serait le principe de vie et de son corps et de son âme. Ce que l’âme est au corps, la Divine Volonté le sera à l’une et à l’autre. Il en fut ainsi pour Adam et Ève avant leur rejet du don de la Divine Volonté.
20. Q. Qu’entend-on par volonté?
R. Chez l’homme, la volonté est ce qui ressemble le plus à son Créateur. C’est le moteur et le principe vital de l’âme. La volonté donne vie à l’intellect et à la mémoire. Elle comporte aussi le pouvoir de décision, permettant de choisir de faire ou de ne pas faire quelque chose. C’est ce qu’on appelle le libre arbitre.
Chez les humains, la volonté n’est pas la pensée, mais elle provoque l’activité de l’esprit ; elle n’est pas l’œil et, pourtant, elle donne vie au regard et à la recherche de tout, à l’observation de tout ; elle n’est pas la parole, mais elle prête vie aux mots ; elle n’est pas la main, mais, néanmoins, elle dicte ses mouvements ; elle n’est pas les pieds, mais elle assure la marche ; elle n’est ni l’amour ni les désirs, mais elle constitue la vie de l’amour et des désirs.
Au commencement, quand Adam et Ève furent créés, c’était la Divine Volonté qui dirigeait et régnait en eux et qui animait toutes leurs activités. En quelque sorte, leur volonté humaine demeurait en retrait, laissant la Divine Volonté régner librement en eux. Après l’échec qui a suivi l’épreuve que Dieu leur a fait subir, la Divine Volonté retira sa Royauté de leur âme, et la pauvre volonté humaine commença son long et pitoyable règne parmi les générations humaines jusqu’aux temps actuels. Cette triste situation tire maintenant à sa fin, car nous sommes à l’aube de la réalisation du troisième Fiat !
21. Q. Au premier chapitre de la Bible, il est dit que Dieu vit que toutes les choses qu’il avait créées étaient belles. Comment expliquer que la volonté humaine soit si faible, inconstante, désordonnée, portée au mal?
R. Il n’était pas dans l’intention de Dieu que la volonté humaine opère séparément de la Divine Volonté. En créant la volonté humaine, Dieu l’a voulue unie de nature avec la Divine Volonté, de telle façon que cette Divine Volonté soit la force, le moteur premier, le support, l’aliment et la vie de la volonté humaine.
Avec le péché d’Adam, l’humanité a perdu son heureux lien avec la Divine Volonté. Depuis ce temps, c’est la volonté humaine qui règne sur la terre, plutôt que la Divine Volonté. Cette grande infortune sera réparée dans l’ère du troisième Fiat, lorsque la Divine Volonté viendra régner de nouveau sur la terre comme au Ciel !
22. Q. Est-ce que Adam et Ève ont été créés avec la Divine Volonté régnant en eux? Était-ce là l’état originel de justice de nos premiers parents?
R. Oui. Adam et Ève ont été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’était leur état naturel en tant qu’êtres humains. Ainsi, tous les humains sont à l’image de Dieu, même ceux qui sont en enfer. Cette image peut être considérablement déformée. Elle peut aussi se révéler belle et harmonieuse si elle reflète Dieu. Et cette ressemblance avec Dieu peut se vivre à différents niveaux.
La ressemblance avec Dieu est un don merveilleux conférant à Adam et Ève le titre de roi et reine de la Création. Ils ont été créés immaculés. Dieu leur a accordé son plus grand don, la même vie que la Sainte Trinité, la Divine Volonté, source de toute grâce et de tout bien. Nos premiers parents possédaient Dieu et Dieu les possédait. Ils étaient animés par la Divine Volonté qui régnait en eux. Chacun de leurs actes était divin, pénétrant partout, se multipliant à l’infini, ravissant Dieu lui-même qui se réjouissait à la vue de sa propre activité au sein de ses créatures. Même les anges étaient étonnés de voir l’activité de la très Sainte Trinité émanant d’Adam et d’Ève et ils adoraient chacun de leurs actes.
23. Q. Qu’est-ce qu’Adam et Ève ont fait pour mériter ce don insurpassable?
R. Rien ! La création d’Adam et d’Ève est venue d’un décret de la Sainte Trinité visant à obtenir des réceptacles pour le trop-plein de l’amour divin qui débordait, si l’on peut dire, en dehors d’elle-même. Ces réceptacles devaient être capables de reconnaître cet amour divin et de le retourner aux Personnes divines.
Adam et Ève n’ont pas mérité ce don, ni d’avoir une intelligence, ni d’avoir une volonté libre, ni d’être des images de Dieu, ni de vivre dans le Paradis terrestre, etc., et encore moins d’avoir le don de la Divine Volonté. Dieu a voulu qu’Adam et Ève existent et ils sont sortis de Dieu.
30. Q. Quelle est la plus grande joie qu’une âme puisse donner à -Jésus?
R. -Jésus a dit à la bienheureuse Dina Bélanger, le 30 avril 1928, les mots suivants : « Ma joie, en plus du bonheur parfait et éternel que je possède en mon Père et en moi-même, est de me reproduire dans les âmes que j’ai créées par amour. Plus une âme me permet de me reproduire vraiment en elle, plus je ressens de bonheur et de repos en elle. La plus grande joie qu’une âme puisse me donner est de me laisser l’élever à la Divinité. Oui, ma petite épouse, je ressens un immense plaisir à transformer une âme en moi-même, en la divinisant, en l’absorbant complètement en la Divinité. »
Note : La bienheureuse Dina Bélanger est l’une des pionnières de la nouvelle ère de sainteté. Elle a été béatifiée par le pape Jean-Paul II le 20 mars 1993. Son nom religieux était Marie Sainte-Cécile-de-Rome, RJM.
31. Q. Quel est le mystère d’iniquité dont saint Paul a parlé?
R. On peut trouver un début d’explication en considérant le règne de la volonté humaine depuis la chute d’Adam et d’Ève. Nos premiers parents ont perdu le Royaume de la Divine Volonté en préférant leur propre volonté à celle de Dieu. Quand -Jésus est venu sur la terre pour nous sauver, il a recouvré le Royaume perdu pour l’humanité. Toutefois, la sagesse divine n’a pas voulu restaurer le Royaume de la Divine Volonté au moment même de la Rédemption, mais a demandé à toute la chrétienté de prier pour le retour de ce Royaume céleste.
Une des raisons était la grande ignorance de l’humanité concernant les choses divines ; elle devait être corrigée au cours des siècles par l’-Esprit Saint à travers l’Église catholique. Par exemple, la doctrine de la Sainte Trinité était inconnue lorsque Notre–Seigneur est venu, sauf par un très petit nombre. Ignorante des vérités nécessaires, l’humanité n’aurait pas su quoi faire du don de la Divine Volonté. Ainsi, la volonté humaine continua de régner après que Notre–Seigneur fut monté au Ciel. D’une certaine façon, cette situation explique le mystère d’iniquité. La contrepartie de ce mystère paraît être le mystère de la Divine Volonté, également mentionné par saint Paul et qui sera révélé dans les derniers jours.
32. Q. -Jésus a-t-il deux volontés, l’une divine et l’autre humaine?
R. Oui. En tant que deuxième personne de la Sainte Trinité, il a la Divine Volonté par nature divine, en commun avec le Père et le Saint Esprit. Après avoir pris la nature humaine dans le sein de Marie, il avait aussi une volonté humaine. Il n’a jamais donné vie à ses activités avec seulement sa volonté humaine, choisissant librement de laisser la Divine Volonté réaliser tout. En ne donnant jamais vie à sa volonté humaine, sauf dans l’unité avec la Divine Volonté, il a recouvré le Royaume de la Divine Volonté pour l’humanité. Ce Royaume sera accordé aux hommes en l’ère du troisième Fiat.
33. Q. Si -Jésus a laissé la Divine Volonté opérer librement en lui, est-ce que cela signifie que tous ses actes étaient divins même si, extérieurement, ils étaient des actes humains?
R. Oui. Toute son activité était divine, même dans les plus petites choses comme le clignotement de ses yeux. Ceci explique la grande différence entre la sainteté de l’activité de -Jésus et celle des saints. Toute la sainteté de l’activité d’une âme s’enracine dans la volonté qui produit cette activité. L’activité des saints était générée par une volonté humaine fortifiée par la grâce, mais c’était toujours une volonté humaine qui produisait les actes. En -Jésus et Marie, c’était la Divine Volonté qui produisait l’activité ; une différence infinie !
34. Q. Comment peut-on dire que Marie disposait de la Divine Volonté pour animer ses activités?
R. Dieu a donné à Marie le don de la Divine Volonté au moment même de son Immaculée Conception. Par nature, elle avait une volonté humaine. Par don, elle possédait la Divine Volonté. Cela lui permettait d’accomplir la Volonté de Dieu comme Dieu lui-même. En fait, ce n’est pas à cause de son Immaculée Conception et parce qu’elle a été épargnée du péché originel que Dieu le Fils a pu venir en son sein à l’Incarnation, mais plutôt à cause du fait que la Divine Volonté régnait en elle. Il n’aurait pas été approprié que la deuxième Personne divine s’incarne en Marie si la volonté humaine avait régné en elle.
35. Q. Saint Jean Baptiste n’a-t-il pas accompli la Volonté de Dieu comme au Ciel puisque -Jésus a dit qu’il n’y a pas de plus grand que lui parmi les hommes nés d’une femme ; et l’Écriture dit qu’il a été sanctifié dans le sein de sa mère Élisabeth, même avant d’être né ?
R. -Jésus a terminé ce merveilleux commentaire au sujet de Jean Baptiste par les mots suivants : « Pourtant, le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui. » Adam et Ève ne sont pas nés d’une femme. Adam a été créé directement par Dieu du limon de la terre, et Ève a été formée d’une côte d’Adam. Ils possédaient le Royaume du Ciel en eux lorsqu’ils ont été créés, mais l’ont perdu par vanité et désobéissance, refusant de continuer d’aimer Dieu par-dessus toute chose.
Il n’y avait pas d’humains au Ciel quand -Jésus a parlé de cette façon de Jean Baptiste ; pourtant, la Mère de -Jésus, née de sainte Anne, était certainement plus grande que Jean Baptiste, car elle est de beaucoup la plus élevée des créatures. Marie possédait le Royaume du Ciel, qui est le Royaume de la Volonté du Père.
36. Q. Quelle est la différence entre la grâce sanctifiante et la Divine Volonté?
R. Cette différence peut être comparée à celle qui existe entre la lumière produite par le soleil et le soleil lui-même. La Divine Volonté est la source incréée de la grâce sanctifiante. Posséder la Divine Volonté comme au Ciel, c’est détenir la source de toute grâce. Posséder la grâce sanctifiante, qui est une participation à la vie divine, est un très grand don. Posséder la Divine Volonté est plus grand encore. La grâce pourrait être appelée la vie mystique et la vie divine la vraie vie.
37. Q. Marie n’a-t-elle pas été appelée pleine de grâces par l’archange Gabriel?
R. Oui. Les Écritures présentent à la fois -Jésus et Marie comme étant pleins de grâces. Ils surabondaient de grâces parce qu’ils possédaient tous les deux la Divine Volonté, la source de toute grâce. -Jésus possédait la Divine Volonté par nature ; Marie la possédait par don.
70. Q. Donner une façon simple de comprendre la différence entre une âme qui vit dans la Divine Volonté et une âme qui vit résignée à la Volonté de Dieu.
R. Une bonne illustration est de considérer la première comme un soleil et la seconde comme la terre qui reçoit les effets du soleil. La première possède la Divine Volonté comme sienne. La seconde est une volonté humaine soumise à la Divine Volonté.
87. Q. Citer certains écrits des saints, des mystiques et des grands maîtres spirituels concernant la divinisation des âmes.
R. C’est une bonne et utile question à poser pour au moins deux raisons. Une première raison est que les chrétiens des temps modernes ne savent plus très bien ce qu’est la grâce sanctifiante et qu’elle est accompagnée de la présence de l’-Esprit Saint dont la mission est de diviniser les âmes, même en cette vie.
Les chrétiens des premiers temps, plus portés à apprécier les immenses bénéfices liés à l’appartenance au Corps mystique du Christ, étaient très conscients d’être divinisés par la grâce sanctifiante et n’avaient aucune réticence à accepter et à apprécier la vérité que l’Être infini avait fait d’eux des Dieux, leur permettant de partager la nature divine. Connaissant cette sublime réalité en eux, ils étaient diligents à se comporter en conséquence, réalisant quel don merveilleux est celui d’être chrétien, né à la vie de Dieu par le sacrement du baptême et pouvant croître plus parfaitement dans la vie divine par les autres sacrements, spécialement le sacrement de la sainte Eucharistie.
Une deuxième raison est que l’Église catholique a été gratifiée de nombreux saints, mystiques et maîtres spirituels ayant écrit sous l’influence de la grâce ; ils ont su utiliser les termes et le langage approprié pour expliquer la mission et l’opération de Dieu dans les âmes possédant la grâce sanctifiante ; ils ont su expliquer les effets divinisants de celle-ci. Ainsi, à partir des écrits du serviteur de Dieu, le père Juan G. Arintero, nous avons noté certains commentaires de vrais chrétiens, hommes et femmes, qui ont reçu les lumières de la grâce pour comprendre la réalité de celui qui est divinisé par l’action de Dieu lui-même :
Saint Dionysius : « …et le salut est trouvé dans la divinisation, c’est-à-dire dans la plus parfaite assimilation et union avec Dieu. »
Père Arintero : « Ce feu est l’-Esprit Saint qui doit nous animer, nous enflammer, nous purifier, nous rendre parfaits au point de divinisation. »
« Le véritable ordre surnaturel consiste dans le fait que Dieu s’abaisse au niveau de ses créatures et les élève autant qu’il est possible au niveau du Créateur. »
« Sans détruire notre nature ou notre personnalité, mais plutôt en les enrichissant, l’-Esprit Saint nous renouvelle, nous transforme, nous divinise et nous unit intimement à -Jésus-Christ notre Sauveur… »
« Mais nous sommes créés Dieux, alors que lui seul est le Vivant et le Yahvé qui, étant Dieu par nature, peut nous faire Dieux par participation. Il est le Dieu divinisant : nous sommes des Dieux divinisés. »
Saint Augustin : « Si Dieu s’est humilié pour devenir homme, c’est pour exalter les hommes et en faire des Dieux. »
« Il (Dieu) appelle les hommes Dieux, parce qu’ils sont divinisés par sa grâce et non parce qu’ils sont nés de sa substance. »
« Les fils de Dieu forment le corps du Fils unique du Père. Il est la Tête et nous, les membres. Ensemble, nous constituons le Fils de Dieu. »
Eadmer (un disciple de saint Anselme) : « Dieu fait d’autres Dieux, mais lui seul est le Dieu qui divinise ; nous sommes des Dieux qui sont divinisés. »
Saint Pierre Chrysologue : « C’est pourquoi celui qui croit et qui professe être le fils d’un tel Père… devrait réaliser des actes dignes de son Père et proclamer en pensée et en action qu’il est devenu divin dans sa nature. »
Saint Basile : « …donc les âmes qui possèdent l’-Esprit en -elles et sont illuminées par cet -Esprit deviennent -elles-mêmes spirituelles et envoient des grâces aux autres… Ainsi donc, vous êtes comme des Dieux et rien de plus sublime ne saurait être désiré. »
Saint Cyrille : « Pour cette raison nous sommes appelés Dieux, non seulement parce que nous avons été élevés à une gloire surnaturelle par la grâce divine, mais parce que nous possédons maintenant Dieu qui habite et demeure en nous.
« Et si nous sommes des Dieux et fils de Dieu par la grâce, alors le Verbe divin, par la grâce duquel nous sommes devenus Dieux et fils de Dieu, est lui-même le véritable Fils de Dieu. »
Saint Athanase : « De même que le -Seigneur devint homme en se donnant un corps, ainsi nous, les hommes, avons été divinisés par le Verbe divin. »
« Le Fils de Dieu a assumé notre nature pour faire de nous des Dieux. »
Louis de Grenade : « La grâce est infusée dans l’âme et ainsi transforme l’homme en Dieu, si bien que, sans cesser d’être homme, il assume les vertus et la pureté de Dieu. »
Pourrat : « La grâce habituelle est la vie divine communiquée à l’âme. En tant que résidant dans la substance de l’âme pour la diviniser, elle est appelée la grâce sanctifiante. La grâce sanctifiante, les vertus et les sept dons du Saint–Esprit constituent la grâce habituelle. Tous les sacrements sans exception la produisent. »
Père Juan de Los Angeles : « L’âme est faite pour participer à Dieu lui-même par une infiltration divine, c’est-à-dire par un don divin saturant tout notre être pour nous diviniser. »
« L’âme transformée est complètement divinisée et, dans tout ce qu’elle est et ce qu’elle fait, c’est Dieu qui est et agit en elle. Tout ce que Dieu est par nature, l’âme l’est par grâce. Quoiqu’elle ne cesse pas d’être une créature, elle est entièrement divinisée et prend l’apparence de Dieu. »
Sainte Gertrude : « Quand nous recevons la grâce créée, par exemple la grâce sanctifiante, c’est par participation à la grâce incréée, qui est Dieu. »
Saint Jean de la Croix : « La substance de l’âme, quoiqu’elle ne soit pas la substance de Dieu — ne pouvant substantiellement être telle —, est néanmoins unie à lui, absorbée en lui. Elle devient ainsi Dieu par participation, Dieu lui faisant atteindre cet état parfait de la vie spirituelle. »
« Dieu se communique davantage à l’âme qui a davantage progressé dans l’amour, c’est-à-dire à celle dont la volonté est en plus parfaite conformité avec la Volonté de Dieu. »
Sainte Madeleine de Pazzi : « -Seigneur, tu es particulièrement glorifié dans tous tes prêtres possédant ton -Esprit, car chaque prêtre est comme un autre Dieu en toi, comme un autre Verbe (Ps 81, 6). Quoiqu’il n’y ait qu’un seul Dieu par essence, il y a des milliers de Dieux par communication, participation et union. »
Au sujet du Saint Sacrement de l’Autel : « Personne n’aurait pu imaginer que Dieu deviendrait une créature et qu’une créature deviendrait Dieu de cette manière ineffable et par cette double communication. »
Paroles de Dieu le Père à la sainte : « …Mon Verbe, qui est le feu qui enflamme, est venu enflammer la terre pour allumer tous les cœurs. Dans cette fournaise où le souffle du Saint–Esprit attise le feu, l’âme est à ce point consumée par ce feu que, au lieu d’être humaine, elle devient entièrement divine, transformée en moi et devenant une avec moi par la charité. »
Saint Thomas d’Aquin : « La charité n’est pas une vertu de l’homme en tant qu’homme, mais de l’homme dans la mesure où il est lui-même Dieu par participation et par grâce. »
Padre Pio : « Oui, la grâce sanctifiante imprime l’image de Dieu en nous de telle manière que nous devenions divins par participation et, comme saint Pierre l’affirme bien, nous devenions des participants de la nature divine. »
Note : Nous terminons cette série de citations par une observation du père Juan Arintero :
« En vivant dans la grâce, nous vivons de la vie divine en toute vérité, bien que, habituellement, nous nous en rendions peu compte. Nous sommes divins, mais nous le réalisons à peine. Nous sommes portés à ne vivre que selon notre vie humaine et, à cause de notre tiédeur, nous étouffons la semence de la vie éternelle en nous, ou nous empêchons sa croissance si, toutefois, nous ne la perdons pas complètement.
Remarque : La matière traitée aux trois questions précédentes avait comme objectif de mettre en lumière l’authentique compréhension catholique de la divinisation de l’âme par l’-Esprit Saint. Cette sublime opération de Dieu n’est effectuée que dans les âmes qui reconnaissent leur néant. Satan est très habile à imiter les œuvres de Dieu, à semer la confusion et à égarer les orgueilleux. C’est ainsi qu’il inspire certains mouvements comme le Nouvel Âge, avec ses prétentieuses et fausses doctrines, dans le but de neutraliser les fruits de ce que Dieu a déjà commencé à répandre dans l’humanité à travers d’humbles âmes comme Luisa Piccarreta, la bienheureuse Dina Bélanger, et d’autres.
88. Q. Nous venons de voir avec quelle estime et quelle compréhension de saintes personnes, à différentes périodes de l’histoire de l’Église, ont traité de la grâce sanctifiante et de ses effets sur l’âme. Existe-t-il quelque chose de plus grand encore à laquelle les âmes sont appelées à participer ?
R. À moins que Dieu lui-même ne nous fasse connaître l’état originel dans lequel il avait placé l’humanité au moment de la création d’Adam et d’Ève, il semble bien qu’il soit pour nous impossible de connaître le plus haut degré auquel Dieu nous invite à participer à travers son éternelle vie et sa divine activité.
Le but des 36 tomes du livre intitulé Le Livre du Ciel, livrés par Luisa Piccarreta, est de nous enseigner que Dieu veut nous donner quelque chose qui soit plus grand que tout ce qui avait été manifesté auparavant, aussi incroyable que cela puisse paraître. Plusieurs autres personnes (la bienheureuse Dina Bélanger, par exemple), nous ont depuis enseigné des choses analogues sur ce sujet.
107. Q. Peut-on tirer des écrits de Luisa des passages expliquant ce que signifie pour -Jésus vivre dans sa Divine Volonté?
R. Donnant suite à ce qu’il disait à Luisa sur le sujet, -Jésus ajouta : « Ah ! tu ne sais pas ce que signifie vivre dans ma Volonté ! Cela signifie me retourner les joies pures escomptées lors de la création, les plaisirs innocents pour lesquels je l’ai réalisée. Cela signifie éloigner de moi toute l’amertume dont l’homme perfide m’a accablé presque au tout début de la création. Cela signifie un échange continuel entre la volonté humaine et la Volonté Divine ; d’une part, l’âme craignant sa propre volonté et vivant avec la mienne et, d’autre part, ma Volonté s’empressant de combler l’âme de joie, d’amour et d’une infinité de bienfaits. Oh ! comme je me sens heureux de pouvoir donner tout ce que je veux à cette âme, parce que ma Volonté qui l’habite a l’envergure pour tout recevoir !
« Ainsi, il n’y a plus de division entre moi et l’âme, mais une union stable dans le travail, la pensée et l’amour, parce que ma Volonté supplée à la sienne en toute chose ; nous sommes en parfait accord et en parfaite communion de biens. C’est là le but premier de la création de l’homme : le laisser vivre comme étant notre fils, mettre nos biens en commun avec lui de telle manière qu’il soit complètement heureux et que nous exultions nous-mêmes de son bonheur. La vie dans ma Volonté est réellement cela : nous laisser restaurer les joies et les festins de la Création.
« Et toi (Luisa), tu me dis que je dois garder tout cela caché à l’intérieur de mon Église, sans laisser aller les choses de l’avant ! Bien au contraire, dans le but de faire connaître ce que sera l’accomplissement de la Création, je tournerai ciel et terre sens dessus dessous, j’entraînerai les âmes par une force irrésistible ! Vois-tu combien cette vie dans ma Volonté m’intéresse, elle qui met le sceau sur toutes mes œuvres de telle manière que tout soit accompli? Peut-être que pour toi, cela ne semble rien, ou que tu penses qu’il existe actuellement des choses similaires dans mon Église. Non, pas pour moi ! C’est bien plutôt là le tout de mes œuvres. Tu dois par conséquent l’apprécier et être plus attentive à remplir la mission que je veux pour toi. »
108. Q. Dans sa lettre aux Galates, en parlant de l’envoi du Fils par le Père pour nous racheter, saint Paul utilise l’expression : lorsque les temps furent révolus. Et, dans sa lettre aux Éphésiens, en parlant du mystère de la Volonté de Dieu, il emploie l’expression : « Il nous a fait connaître le mystérieux dessein de sa Volonté que, dans sa bienveillance, il avait éternellement arrêté, pour mener à bonne fin, quand les temps seront accomplis, le dessein de réunir toutes choses dans le Christ, au Ciel comme sur la terre. » Que veulent dire ces expressions?
R. Dans le plan de Dieu pour l’humanité, il semble qu’il y ait trois périodes de temps et une demi-période de temps, où une période de temps est approximativement de 2000 ans et une demi-période de 1000 ans. De la chute d’Adam au déluge, la période est de 2000 ans. Du déluge au Christ, une autre période de 2000 ans. Du Christ à nos jours, une troisième période d’environ 2000 ans. Ensuite, des temps actuels jusqu’à la fin du monde, il y aurait une période d’environ 1000 ans, c’est-à-dire un demi-temps.
Le premier temps s’est terminé par la purification du monde par l’eau ; le second par la purification du monde par le Sang précieux de -Jésus ; le troisième qui, vraisemblablement, atteint actuellement sa plénitude, se terminera par la purification par le feu. Après cela, il y aura le plein jour du règne de la Divine Volonté sur la terre comme au Ciel et toutes les choses seront rétablies dans le Christ. Cette nouvelle ère est en train de commencer. Tranquillement, dans les âmes, le troisième Fiat est en train de s’établir, comme les rayons du soleil au lever du jour, avant le plein jour. Il semble vraiment que le moment est venu pour que soit exaucée la prière du -Seigneur et pour que vienne aussi le triomphe du Cœur immaculé de Marie.
109. Q. En quoi vivre dans la Divine Volonté diffère-t-il de habiter dans l’âme de la Sainte Trinité?
R. La Sainte Trinité est présente en toutes choses et, par la puissance de leur Divine Volonté, les Personnes divines gardent toutes les choses dans l’existence selon la nature de chacune. Quand un enfant naît, la Sainte Trinité est présente pour garder cet enfant dans l’existence, selon sa nature humaine. Quand il est baptisé, quelque chose d’étonnant survient : la Divine Volonté implante la splendeur de la grâce sanctifiante dans son âme et les Personnes de la Sainte Trinité y font leur demeure, lui communiquant leur vie et leur ressemblance d’une façon mystique, mais limitée. En recevant la grâce sanctifiante, l’âme nouvellement baptisée devient un enfant adopté par Dieu.
Cependant, la grâce est créée et, de ce fait, n’est pas la vie de Dieu à proprement parler, parce que cette vie de Dieu est la Divine Volonté incréée et éternelle. La grâce créée, qui émane de la Divine Volonté de la Trinité, rend l’âme qu’elle habite plus ou moins sainte et agréable à Dieu, selon son degré de conformité et d’abandon à la Divine Volonté. Les actions de cette âme sont générées par la volonté humaine et sont par conséquent limitées, incapables de pénétrer partout ou de se multiplier à l’infini, ou d’embrasser tout ce que l’éternité contient. C’est ainsi qu’a été la vie des chrétiens fidèles à travers l’histoire de l’Église, quelqu’ait été leur genre de vie. Et c’est ainsi que la Volonté de Dieu est réalisée sur la terre, mais non comme au Ciel.
Les bienheureuses âmes qui, conscientes de leur néant, ont pris possession de la Divine Volonté ont non seulement la Sainte Trinité en -elles, mais -elles ont pénétré à l’intérieur de la Sainte Trinité, participant ainsi à sa divine et universelle activité, comme le faisaient Adam et Ève au commencement. Les actions de ces âmes sont générées par la Divine Volonté elle-même et, de ce fait, se multiplient à l’infini, pénètrent partout et embrassent tout ce que l’éternité contient. Un seul de leurs actes devient plus grand que le Ciel et la terre. Ces âmes, possédant la Divine Volonté comme leur bien propre, vivent non seulement une vie mystique avec Dieu comme celles qui vivent dans la grâce sanctifiante, mais la vraie vie de Dieu, la vie de la Divine Volonté, partageant la vie même de la Sainte Trinité.
Voilà, en essence, comment la Volonté de Dieu est réalisée au Ciel et comment, dans la prière du -Seigneur, nous demandons qu’elle vienne sur la terre.
Note : Cette traduction est celle de la deuxième édition du livre “Book of Glory — Questions and Answers on the Third Fiat of God”, écrit par Thomas M. Fahy, en 1994.
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